L’expatriation, ça vous dit?

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L’expatriation vous tente ? Avant de partir, explorez vos aspirations et vos freins, tout en parlant autour de vous. Cela vous permettra de prendre conscience de nouveaux points de vue pour finaliser votre décision.

Alors prêts à partir ? Pour vous éclairer dans ce challenge, prenez le temps de découvrir, dans cet article, les phases psychologiques qui accompagnent l’expatriation.


L’expatriation se décompose en 7 phases, modélisées par McCormick  et Chapman. 

  1. Irréalité: Le goût du challenge et l’esprit du voyage font de l’expatrié un touriste en transit.

C’est la phase initiale de l’expatriation.

Préparatifs de départ, découvertes, voyages, aventure, c’est dans un état d’esprit « touriste » que l’expatrié(e) vit ses premiers pas… L’attrait de la nouveauté emporte tout sur son passage et les contraintes de l’adaptation sont minimisées. C’est ainsi que la perception du nouvel environnement se construit au fur et à mesure des rencontres et des expériences.

  1. Fantaisie: un mélange d’enchantement et d’exaltation 

En préservant son regard de « touriste » que la nouveauté stimule, l’expatrié(e), va s’ouvrir à son nouvel environnement pour acquérir de nouvelles connaissances et obtenir un enrichissement culturel.

« Un pied ici, un pied là-bas », pourrait résumer ce stade ludique, entre le touriste qui arrive et le résident qui s’installe. Pas tout à fait conscient des enjeux mais enclin à les dépasser, l’expatrié(e) fait preuve d’un optimisme à tout crin.

  1. Curiosité : l’expatrié(e) continue à explorer son nouvel environnement tout en prenant conscience des différences.

Cette phase-clé de la courbe d’expatriation, marque un point de rupture dans l’ « ascension émotionnelle ». L’expatrié(e) commence à remettre en question ses choix, ses compétences, ses motivations dans ce challenge interculturel.

La maitrise ou l’ignorance de la langue du pays d’accueil peut s’avérer primordial dans l’intégration du nouveau pays. En fonction de ses aspirations, l’expatrié(e) va rechercher l’interaction auprès de ses pairs en priorité pour reconstituer un tissu social.

La nouveauté vécue au départ comme un stimulant, se transforme peu à peu en un sentiment d’appréhension, voire même d’abattement et peut générer une fatigue mentale, dans cette quête permanente à l’adaptation.

  1. Acceptation: le temps du réalisme a sonné et pour l’expatrié(e), c’est le moment d’assumer pleinement son identité d’ « étranger ».

L’acceptation peut s’accompagner d’une confiance en soi amoindrie par les effets du « choc culturel ». Contraint(e) et forcé(e), l’expatrié(e) doit avancer dans ce nouveau projet de vie et se conformer aux normes du nouveau pays.

Largement sous-estimée, l’acceptation est un enjeu clé de la psychologie du changement. Elle peut entraîner des ruminations incessantes et auto-destructrices, ou bien stimuler de nouvelles ressources constructives chez l’individu.

  1. Expérimentation: c’est une phase proche du « kaizen » japonais, cette stratégie des petits pas pour atteindre son objectif.

En effet, devant l’inconnu et l’incertain, l’expatrié(e) expérimente de nouvelles tactiques d’adaptation, comme la phase d’apprentissage d’un enfant qui marche.

Semblable à une expérimentation en laboratoire, il s’agit d’un processus « essai/erreur », qui permet à l’expatrié(e) de gagner en confiance et en expérience.

Pragmatique, c’est aussi une phase d’évaluation de ses capacités de réaction aux contraintes de son nouvel environnement. Face à ses dernières, l’expatrié(e) adopte ses nouveaux comportements pour avancer.

Il peut s’avérer utile de faire appel au soutien de ceux déjà installés pour appréhender les nouvelle situations, d’où l’intérêt des associations et groupes Facebook de français dans le pays d’accueil.

  1. Recherche de sens: questionnement sur son « alignement » personnel, analyse des succès et des échecs, énonciation d’une mission de vie

La routine s’installe progressivement : l’environnement est maîtrisé, l’expatrié(e) possède ses repères, les bases d’une nouvelle vie sont établies et l’intégration est réussie.

Parallèlement, cette phase s’accompagne d’une nouvelle assurance et d’un engagement intérieur : les valeurs personnelles et familiales sont ajustées, le cercle social est constitué et les interactions sont choisies. L’expatrié(e) peut enfin embrasser sa double culture.

  1. Acquisition d’aptitudes et d’attitudes: valorisation des nouvelles ressources

De mieux en mieux dans sa peau, l’expatrié(e) peut tirer les leçons de cette expérience : nouvelles ressources, nouveaux liens, nouvelle culture, nouvelles aspirations. Ainsi l’expatrié(e) peut prendre conscience des avantages de cette expatriation tout en mesurant les écueils à éviter. Quel chemin parcouru !


Au-delà du parcours géographique lié à l’expatriation, c’est le voyage intérieur qui semble le plus riche. Identifier ce qui a changé en soi, mesurer l’étendue des tâches accomplies, reconnaître ses erreurs, ses avancées, permet de prendre conscience de ses facultés et de son propre développement personnel. Toute une aventure !

Jean-Claude DE SA, www.monpsyetmoi.com

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